mardi 25 janvier 2011

Médoc business; ATTENTION "Champix" (dépression, suicide); "Nexen" (hépatite, 3 morts), "Multaq", "Naproxène" (problèmes cardiaques)... et bien sûr, les "stars" ! Médiator, Vioxx etc... = NON !


Histoire des petites pilules, des labos jusqu'à nos estomacs-foie-coeur
Petits meurtres entre amis

Ce qu’il faut savoir sur l'industrie pharmaceutique et les médicaments
http://www.dailymotion.com/video/x81cai_teaser-les-medicamenteurs-inedit_news (5 vidéos du film de remarquable de Stéphane Horel, Annick Redolfi, Brigitte Rossigneux)

Comme toute entreprise, l'industrie pharmaceutique est une industrie... qui vise à faire des profits... donc prospecte et s'attache à des "marchés" ou "cibles" intéressants... en l'occurrence des pathologies fréquentes, parfois chroniques et affectant des malades solvables. Des "stars", rentables, fidèles et régulièrement successfull : grippe, sida, problèmes cardio-vasculaires, surpoids et obésité, ménopause et questions de prostate, stérilité par exemple. Excellent. Par le biais de l'argent, elle exerce sur les pouvoirs publics, les médecins, les malades (en fait, sur tous) une influence qui confine à l'emprise, sur le mode Desprogien du "je-m'occupe-di tout, tu-s'occupes-di rien" : de fait les labos financent à la place de l'Etat la formation continue des toubibs, organisation de salons, de concours blancs à la fac etc... et attendent, non, réclament un "retour sur investissement" à la hauteur de leur mise, du bon marketing qui au bout du compte leur rapporte gros. [Quant à l'Etat, dont ce serait le rôle, il n'a pas les moyens ou la volonté de s'en charger: de fait, il perd de l'argent, notre argent. Cercle vicieux.] Exemples. 





Les portes tournantes entre le public et le privé, mélange de genres propice à toute dérive

La "Commission d’autorisation de mise sur le marché des médicaments", organisme public qui dépend de l’"Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé" ou AFSSAPS est à 80% financée par les taxes des labos !! Ses dossiers ne sont pas publics.. et de fait, 95% des produits-candidats sont acceptés… Les études préalables sur la molécule sont effectuées... par les labos eux-mêmes ! et ne durent parfois que trois mois.* Il arrive aussi que les résultats soient faussés (cas attesté de Mercks, qui a "ommis" un ou deux infarctus pour le Vioxx!) Malgré son nom, un nouveau médicament n'est la plupart du temps pas "nouveau", mais une simple version (mettons, un "fils") d'un autre existant, avec une légère modification de présentation (en gélule au lieu de cachet par exemple)... et il pallie... pas tant la maladie que la perte des bénéfices du labo lorsque le "père" tombe dans le domaine public. En ce cas, l'Etat qui accepte ce tour de passe-passe se prive lui-même au profit de l'industrie privée des bénéfices qu'il aurait obtenus du médicament générique. Il se "vole" lui-même... et nous avec.
La "haute autorité de santé", HAS (public) qui évalue l’amélioration du service médical rendu du médicament,  dite "ASMR" de 1 à 5  (5 = nul mais même avec ce score, le médicament passe)  missionne à cette fin des experts (privés) qu'elle paie fort mal... et qui sont pour la plupart reliés aux labos... qui les paient fort bien : soit ils travaillent, soit ils ont travaillé, soit ils travailleront plus tard pour un ou plusieurs... dont ils seront à un moment donné chargés de tester les produits (et les "testeurs" sont souvent recrutés après-coup par les firmes, surtout lorsqu’ils sont fréquemment demandés par l'HAS. Ca tourne rond.) Le principe ouvertement affiché est qu’un expert qui n’est pas relié à des labos est forcément incompétent ! A présent, ils doivent obligatoirement signaler leurs liens avec les entreprises pharmaceutiques, et lorsqu’un médicament passe en commission pour autorisation,  les experts reliés au labo qui le propose quittent pudiquement la salle… belle hypocrisie car les services peuvent évidemment être collégiaux [je laisse passer le "calmifige", tu me laisses le "jeménerveplus".] De fait, certains médicaments n’offrant aucun intérêt sont néanmoins mis sur le marché, exemple le Plavix, (star de Sanofi) qui agit à peu près comme l’aspirine mais coûte 27 fois plus -c'est la sécu qui morfle- et sur 100 nouveaux mis en circuit, ceux qui apportent réellement une amélioration se comptent sur les doigts de la main. Les médicements-cancres (niveau 5 d’ASMR) sont 83%. Les structures des contrôles dites de pharmaco-vigilance sont peu actives, secrètes, voire confidentielles... et les labos y participent fréquemment (voir le film).
Leur prix est fixé par une commission où les représentants de l’Etat ne sont pas majoritaires et ont peu de pouvoir... et parfois directement par les labos eux-mêmes. Lorsqu’un médicament va tomber dans le domaine public, il arrive que les firmes pharmaceutiques, peu avant, en fabriquent une déclinaison dite "nouvelle" -en réalité presque identique- et en inonde le marché afin de scier les pattes au générique moins cher.
L’industrie pharmaceutique met deux fois plus d’argent dans le marketing que dans la recherche.
Les labos, comme toute entreprise, doivent non seulement prospecter et gagner des marchés existants mais aussi s'étendre, en construire de nouveaux, c'est-à-dire en le cas façonner des maladies présentes mais surtout futures contre lesquelles elles proposent des traitements préventifs de longue durée... Des "maladies" de riches et si possible plusieurs à la fois, selon le principe que les gens bien portant sont des malades qui s’ignorent. La "dépression", servie à toutes les sauces, est d'excellent rapport, peu vérifiable, et surtout traitable au long, très long cours par des médicaments (qui suscitent assez vite une lourde dépendance.) De même pour le "cholestérol" dont Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur à l'Inserm affirme que les risques auraient été majorés par les labos breveteurs d'hypolipémiants... suivis par des médecins pressés préférant ordonner analyse puis médoc plutôt que d'interroger et palper les artères de sa patientèle. Régulièrement, les médias nous mettent en garde (assez hard) contre telle ou telle maladie -ou habitude alimentaire, parfois à juste titre- présentée comme ultra-dangereuse et quasi inéluctable -mais évitable!- sans que souvent le nom des produits préventifs soient cités : sol labouré, le chaland et son médecon feront le reste. Pour ce qui est de l'hépatite B, des affiches suggérant ad majorem une contagiosité extrême (par la salive alors qu'elle est presqu'exclusivement sexuelle) et recommandant le vaccin dont on sait à présent les risques étaient placardées partout -devant les collèges notamment- toute mère refusant de "protéger" son enfant, pratiquement mise à l'index... avec celui-ci :  les gens avaient l'impression qu'on pouvait la transmettre par un simple éternuement. Idem pour les médicaments censés "aider" les fumeurs à cesser, stimulés par les campagnes antitabac (excellent certes) mais dont certains comportaient des "effets non désirables" parmi lesquels des dépression graves avec passage à l'acte.

Conséquences : quelques exemples, liste non exhaustive

La Thalidomide, calmant mis sur le marché en 57, détectée tératogène en 60 et retirée en 61 => 10 000 enfants phocomèles (sans bras ni jambes.)
Le Distilbène, censé empêcher les fausses-couches : risques chez des filles dont la mère a été exposée durant sa grossesse d'anomalies génitales et de certains cancers précoces ainsi que d'autres effets joliment dits "indésirables"... plus les suites à venir sur la troisième génération.**
Le Vioxx, anti inflamatoire, produit-star de "Mercks" : entre 80 000 et 140 000 décès aux USA.
Le Médiator, de "Sanofi" : entre 500 et 3000 morts sur 33 000 personnes (énorme). En 99, les espagnols le retirent du marché. Pas la France. Qui "enquête" (!) 10 ANS... et ne le retire qu’en septembre 2009. Le labo avait classé cet anorexigène comme anti-diabétique (moins contrôlé) ce qui revenait à dissimuler sa véritable nature... mais on peut se demander comment des experts ont attendu 10 ans pour s’apercevoir de la tricherie : incompétence ou ?
Le Multaq, régulateur du rythme cardiaque, qui a suscité des "alertes majeures" (hépatites). Toujours sur le marché.
Le Nexen, anti-inflamatoire (idem) alors que d’autres médicaments ont la même indication sans les effets secondaires.
Le Champix (pour cesser de fumer) effets secondaires : dépressions, tendances suicidaires.
Le vaccin contre l'hépatite B (après une campagne publicitaire extrêmement agressive et de grande envergure ciblant les adolescents) suspect d'être inutile et de favoriser certaines maladies comme la sclérose en plaques.
Il arrive même -cas du Néoproxène et des traitements hormonaux de la ménopause- que les molécules augmentent ou suscitent les pathologies qu’elles étaient censées prévenir ou soigner, cardiaques ou cancéreuses dans ces deux cas. (Cf la revue The Lancet, article de David Graham, médecin expert de la FDA.)
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* Un doute m'étreint soudain : pour tester leurs "nouveaux" médicaments, les labos choisissent des médecins généralistes dans quelques pays (20 ou un peu moins) et leur demandent de prescrire [le plus possible ?] ... puis des compte-rendus du suivi de leurs malades...  Ensuite leurs "experts" les analysent, semble-t-il rapidement, et hop en Commission. Questions: les patients sont-ils avertis qu'ils sont des cobayes ? Les médecins sont-ils rémunérés ? Comment ? Au rapport ? La prescription est-elle adaptée ? Qu'est-il advenu des trois patients qui ont fait un infarctus avec le Vioxx ? Quels pays sont concernés ? Cela rappelle fâcheusement les américains qui avaient "utilisé" des portoricaines pour des pilules à forte dose (un geste humaniste!) avant de mettre sur le marché de moins serrées. Oui, j'ai comme un doute.

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